J'ai regardé pour vous le Devday d'OpenAI aujourd'hui le 7 octobre 2025. Le stream s’ouvre sur une idée répétée tout au long de la présentation : l’IA n’est plus un jouet mais un outil de construction. OpenAI rappelle la montée en charge depuis 2023 et pose un objectif simple : réduire le temps entre une idée et un logiciel qui tourne. Tout ce qui suit décline ce message.

Les applications débarquent dans ChatGPT

Parallèlement, OpenAI lance un kit de développement logiciel pour créer des applications dans ChatGPT, publié comme standard ouvert et fondé sur MCP (initialement lancé par Anthropic). Ce SDK permet de connecter des données, de concevoir et tester une application, puis d’activer la monétisation.

L’ambition est explicite : faire de ChatGPT l’interface par défaut avec laquelle l’utilisateur interagit avec toutes ses apps, plutôt que de passer par un usage « manuel » sur smartphone. ChatGPT devient ainsi un point d’accès unique — sans aller jusqu’à remplacer formellement le système d’exploitation du point de vue de l’utilisateur final. OpenAI commencera à accepter les soumissions d’applications de développeurs tiers d’ici la fin de l’année.

RIP n8n ?

Autre annonce majeure : un kit de création d’agents entièrement repensé, conçu pour être si simple que (presque) tout le monde puisse bâtir ses propres agents sans expertise technique. C’est, en tout cas, le pari d’OpenAI. « AgentKit » se compose d’Agent Builder, de Chatkit et d’Evals.

Agent Builder est un canevas visuel pour concevoir et versionner des workflows multi-agents. Chatkit est un chatbot intégrable (produits, apps, sites) et personnalisable, qui facilite l’ajout d’agents comme s’ils étaient natifs. Evals mesure les performances des modèles, des agents et des workflows.

Cet éditeur d’agents s’appuie sur des connecteurs MCP, des conditions de type « If/Else » et des widgets personnalisés, avec une bibliothèque de composants préconstruits. Parmi les connecteurs figurent notamment Dropbox, Google Drive, SharePoint et Microsoft Teams, ainsi que des serveurs MCP tiers. OpenAI indique avoir intégré des garde-fous (fonction Guardrail) capables de masquer ou signaler les informations personnelles identifiables, de détecter les tentatives d’évasion et d’appliquer d’autres protections.

Codex, désormais disponible

Lancé en mai en version preview, Codex est maintenant disponible pour tous. OpenAI y ajoute une intégration à Slack : on peut déléguer des tâches ou poser des questions à l’outil directement depuis un canal ou un fil. Un SDK Codex fait également son entrée pour intégrer l’agent qui alimente l’interface en ligne de commande de Codex dans ses propres outils, workflows et applications.

Depuis le lancement de GPT-5 en août, l’usage de Codex aurait été multiplié par dix, selon OpenAI, en faisant l’un des produits à la croissance la plus rapide. Pour l’exploitation à grande échelle, de nouveaux outils d’administration arrivent : contrôles d’environnement, supervision et tableaux de bord d’analyse. Codex est l’un des axes prioritaires d’OpenAI cette année, notamment face à la popularité de Claude d’Anthropic comme assistant de développement.

Sora 2 et GPT-5 Pro dans l’API

Autres nouveautés présentées par Sam Altman à DevDay : Sora 2 est désormais accessible via l’API pour une intégration directe dans des produits et workflows. À son lancement, l’API n’inclut pas encore certaines capacités, comme l’entrée vidéo ou la génération de ressemblance.

OpenAI assure que la version Pro de Sora 2 produit un rendu plus réaliste, avec une meilleure modélisation de la physique, des clips plus cinématographiques, davantage de contrôle et un son synchronisé, un terrain où il se mesure au modèle Veo 3 de Google. À noter également : GPT-5 Pro est disponible dès maintenant dans l’API. Enfin, OpenAI a dévoilé GPT-image-1-mini et GPT-realtime-mini, deux modèles de génération d’image et de son en temps réel, annoncés 70 à 80 % moins chers que les versions précédentes.

Le fil conducteur

Toutes les annonces convergent vers la même promesse : réduire la distance entre l’idée et le produit. Les applications intégrées ouvrent un canal de distribution dans l’interface que les utilisateurs ont déjà sous la main. AgentKit cherche à fiabiliser des agents qui exécutent vraiment des tâches et à les mesurer. Codex se positionne comme un compagnon de développement qui prend en charge des pans concrets du travail. Les nouveaux modèles élargissent les formats, du texte à la voix et à la vidéo, sans sortir de l’écosystème.

La conclusion du keynote reste sobre. Il ne s’agit pas de faire de l’IA pour la vitrine, mais de raccourcir le cycle : construire dans ChatGPT, déployer un agent mesurable, prouver l’impact, recommencer. C’est cette réduction de friction, plus que l’effet d’annonce, qui forme le cœur de la journée.